Les 5 étapes pour construire un PDM efficace

Obligatoire pour les sociétés de plus de 50 salariés (hors itinérants), le Plan de Mobilité Employeur (PDM) est destiné à optimiser les déplacements professionnels des entreprises dans le but de réduire les émissions polluantes et le trafic routier. Découvrez comment élaborer votre Plan de Mobilité de manière efficace en suivant nos conseils.

Comment mettre en place un Plan de Mobilité Employeur ?

En général, la constitution d’un Plan de Mobilité Employeur prend 6 à 12 mois selon l’entreprise et la nature des déplacements professionnels. Il se compose en 5 étapes :

1ère étape : Définition des objectifs et du calendrier prévisionnel

Il convient en premier lieu d’établir précisément les objectifs du dispositif, puis d’identifier les mesures que vous pourrez mettre en place pour y répondre.

  • Développement de modes de transport alternatifs à la voiture – vélo, transport en commun, marche, autopartage, covoiturage ;
  • Réduction de la fréquence des déplacements professionnels (télétravail, coworking…) ;
  • Réduction des trajets professionnels ;
  • Verdissement de la flotte auto, en priorisant les véhicules électriques et les modes de transport propres…

Plusieurs instances de décision doivent être constituées pour mener à bien votre Plan de Mobilité : comité de pilotage, comité technique, équipe projet…Leur objectif sera d’identifier les objectifs du PDM, les dates clés du calendrier et le budget qu’il faudra allouer, puis de trouver les mesures les plus pertinentes pour atteindre les objectifs du plan en termes d’impacts environnementaux.

Notre conseil

Il est important de prévoir une date pour chaque moment clé du projet : diagnostic mobilité, validation, dépôt du PDME auprès de l’AOM, évaluation de l’efficacité des mesures, opérations de communication pour porter le projet…

2ème étape : Réalisation du diagnostic de mobilité

La deuxième étape consiste à effectuer un audit de mobilité qui recense :

  • l’accessibilité de l’entreprise ;
  • les offres de mobilité existantes pour les collaborateurs ;
  • les modes de transport alternatifs à la voiture essence.

Lors de l’audit, il convient également de faire identifier les lieux d’habitation des collaborateurs (salariés et agents du site) par le service RH. Vous pouvez aussi faire le choix de confier l’étude à un prestataire externe. Dans ce cas, les adresses collectées transmises au prestataire devront être anonymes.

Il est ensuite recommandé de réaliser un travail de cartographie avec les adresses des lieux d’habitation des salariés (sans mentionner le nom des collaborateurs). Ces outils cartographiques vont vous permettre de mieux visualiser les trajets professionnels effectués par les employés. Si vous avez décidé de réaliser l’étude cartographique en interne, vous pouvez réaliser l’opération avec un logiciel de cartographie spécifique : le logiciel QGis est très performant. Des fonds de carte sont également disponibles gratuitement sur OpenStreetMap.

Notre conseil

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour connaître les pratiques des employés en termes de déplacements : questionnaires Google à adresser aux collaborateurs, entretiens ciblés avec les salariés… Attention toutefois à respecter la réglementation relative à la protection des données personnelles lors de cette étape. Pour être en règle vis-à-vis de la législation, confiez l’opération au service RH.

Lors de la réalisation du diagnostic de mobilité, il peut également être opportun d’analyser les impacts financiers, environnementaux et sociaux des pratiques de mobilité des employeurs et des solutions de livraison des marchandises.

3ème étape : Définition des actions du plan

La troisième étape consiste à définir les 4 mesures opérationnelles qui vont être mises en place.

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  1. La limitation de l’usage de la voiture individuelle (notamment les trajets effectués seul en voiture).
  2. La valorisation des modes de transport alternatifs : vélo, trottinette électrique, covoiturage, autopartage, transport en commun…
  3. La réduction des temps de trajets professionnels.
  4. Le verdissement de la flotte auto, soit investir dans des véhicules « propres » selon les exigences de la Loi Mobilité.

Pour choisir les mesures les plus adaptées à votre entreprise, consultez avant tout vos équipes internes en charge du projet. Il est également possible de prendre conseil auprès d’acteurs externes : Autorité Organisatrice de la Mobilité, collectivités locales, ADEME…

Chaque mesure doit par ailleurs être présentée sur une fiche-action. Ces fiches doivent comprendre :

  • la description de la mesure ;
  • les étapes de sa mise en œuvre ;
  • le service en charge de son instauration ;
  • le budget à consacrer pour réaliser l’opération ;
  • un calendrier de déploiement.

4ème étape : Déclaration du plan de mobilité à l’Autorité Organisatrice de Mobilité (AOM)

Lorsque les mesures du PDME ont été rédigées, il est temps de constituer le rapport final. Ce rapport comprend les fiches établies lors du diagnostic, ainsi que toutes les fiches-actions.

Une fois terminé, le plan doit être transmis aux institutions en charge de traiter les PDME sur votre territoire. Selon votre localisation, il s’agira de votre Autorité Organisatrice de Mobilité (métropole, région ou collectivité) ou de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). Les modalités de dépôt varient ensuite selon la structure de votre entreprise

5ème étape : Communication, suivi et évaluation des actions du PDM

Pour que votre Plan de Mobilité Employeur soit efficace, vous devez accorder une attention toute particulière à deux grandes thématiques tout au long du projet :

La communication autour des actions du plan :

Pour que votre stratégie de communication soit efficace, vous devez instaurer, dès le lancement du projet, des opérations capables d’impliquer vos collaborateurs et de les informer très régulièrement sur les nouvelles mesures. Quelques pistes pour optimiser votre communication :

  • Ne pas hésiter à faire essayer les nouveaux véhicules aux salariés.
  • Instaurer un dialogue constant avec les employés, de manière à les impliquer pleinement dans le nouveau processus de mobilité.
  • Créer un dossier partagé en lecture seule afin que chaque salarié puisse suivre les différentes étapes du projet.
  • Rendre éventuellement accessibles à tous les réunions relatives au PDME.

Le suivi et l’évaluation des actions développées dans le PDM :

Après le lancement du projet, vous devez mesurer régulièrement l’efficacité des mesures mises en place par le plan et prendre connaissance des évolutions concernant la mobilité des collaborateurs. Quelques pistes pour suivre et évaluer votre PDME :

  • Mesurer l’évolution des parts modales voiture  « autosolisme » (voiture comprenant une seule personne à bord).
  • Créer des questionnaires et enquêtes Google pour déterminer le pourcentage de salariés ayant modifié leurs habitudes de mobilité.
  • Calculer les émissions de CO2 produites par l’activité de l’entreprise. Elles peuvent être calculées à partir des parts modales et des facteurs d’émissions des différentes solutions de transport, ou à partir du nombre de kilomètres effectués par la flotte auto.
  • Suivre le budget alloué aux déplacements, avec pour objectif de constater d’éventuelles économies réalisées.
  • Évaluer le bien-être des collaborateurs via des enquêtes de satisfaction (pour établir le taux de satisfaction trajet/domicile) et des indicateurs comme le nombre d’accidents routiers ou le temps moyen passé dans les transports.

Retrouvez sur notre blog plusieurs conseils pour réussir à développer au sein de votre entreprise de nouvelles formes de mobilité écoresponsables.